lundi 8 avril 2013

L'Ayurveda : un portrait simplifié



L'āyurveda ou ayurvéda ou encore médecine ayurvédique (en écriture devanāgarī : आयुर्वॆद, la « connaissance/science de la vie », āyurveda est une association des mots : āyur signifiant « vie » et veda qui signifie « science/connaissance ») est une médecine traditionnelle originaire de l’Inde, également pratiquée dans d'autres parties du monde. C'est une médecine non conventionnelle. 
L'ayurveda puise ses sources dans le Véda, ensemble de textes sacrés de l'Inde antique ( environ -2500 avant J.C). Il s'agit d'une approche holistique de la culture védique, dont l'hindouisme s'est librement inspiré. L'āyurveda demeure une forme de médecine traditionnelle encore vivace en Asie du Sud.
La littérature la plus ancienne sur l'āyurveda est apparue en Inde au cours de la période védique. 
Les deux traités les plus anciens et les plus connus sont la Caraka-Samhitā et la Sushruta-Samhitā qui datent du début de l'ère chrétienne.
Les praticiens ayurvédiques ont également mis au point un certain nombre de préparations médicinales et de procédures chirurgicales pour prévenir ou guérir diverses maladies et affections. 
L'āyurveda est devenue une forme de médecine alternative en Occident, bien que les brevets concernant ses médicaments aient été contestés par des institutions officielles des pays occidentaux et de l’Inde. L’Organisation mondiale de la santé l'a reconnue comme un système de médecine traditionnel.


Principes généraux

 

Les éléments

 

 

L’āyurveda croit en l’existence de cinq grands éléments ( la terre, l’eau, le feu, l’air et l’espace), formant l'univers, y compris le corps humain. Le sang, la chair, la graisse, les os, la moelle, le chyle et le sperme (shukra - lymphe puis liquides spermatique et céphalo-rachidien) sont les sept principaux éléments constitutifs de l'organisme.


Les Doshas ou les "humeurs" de l'Ayurveda

 

 

L’āyurveda croit en l’équilibre de trois "humeurs" :

  • Vāta ou vāyu (vent/esprit/air),
  • Pitta (feu/bile),
  • Kapha (terre/eau/mucus).
Ces éléments sont présents à des degrés différents chez chaque individu. Cette doctrine des trois dosha, est primordiale. Le(s) dosha(s) dominant chez l'individu détermine(nt) ses tendances, ses faiblesses et conseille un style de vie, notamment un régime qui lui est bénéfique, en l'harmonisant avec l'univers. La construction d'un métabolisme sain, le bon déroulement de la digestion et de l’excrétion apportent la vitalité. 
L’āyurveda met également l’accent sur l'exercice, le yoga, la méditation et les massages.


Panchakarma

 

 

 

Le concept de Panchakarma, du sanskrit Pancha : cinq et Karma : action (en devanāgarī : पन्छ्कर्म) est un des soins ayurvédiques dont l'objectif est de purifier le corps en provoquant l’élimination des éléments toxiques de l'organisme. Il comprend les méthodes suivantes :

  • Vamana : le vomissement thérapeutique,
  • Virechana : la purgation,
  • Basti : le lavement,
  • Nasya : l'élimination des toxines par le nez,
  • Raktamoksha : la saignée.


Huit disciplines

 

 

Dans l’āyurveda, il existe huit disciplines thérapeutiques, appelées Ashtanga  :

  • La chirurgie (Shalya-chkitsa ou Salya Tantra).
  • Le traitement des maladies siégeant au-dessus de la clavicule (Salakyam).
  • La médecine interne (Kaya-chikitsa).
  • psychiatrie (Bhuta Vidya)
  • La pédiatrie (Kaumarabhrtyam).
  • La toxicologie (Agadatantram).
  • La prévention et la construction de l’immunité (Rasayanam).
  • Les aphrodisiaques (Vajikaranam).

Le diagnostic

 

 

Pour arriver au diagnostic, le médecin ayurvédique examine le patient au moyen d'un ensemble de techniques telles que l'observation, l'interrogation, la palpation (dont la prise du pouls, nadipariksha) par lesquelles il déduit les déséquilibres présents, avant de prescrire les soins ou les remèdes .
 Le Charaka Samhita recommande d’examiner dix fois le patient.
Les qualités qui doivent être évaluées sont : la constitution, les anomalies, l’essence, la stabilité, les mensurations corporelles, l’alimentation, la force psychique, la digestion, les capacités physiques et l’âge. L'audition permet d’évaluer la fonction respiratoire et la parole.
L'étude des points vitaux ou Marma a une importance particulière.
Ananda S. Chopra identifie cinq critères importants pour le diagnostic : l’origine de la maladie, les symptômes prodromiques (précurseurs), les symptômes typiques de la maladie déclarée, l’observation de l'effet des procédures thérapeutiques et l’évolution du processus pathologique.




La diététique ayurvédique

 

 

L’āyurveda intègre tout un système de recommandations nutritionnelles. Ananda S. Chopra (2003), sur le thème de la diététique ayurvédique, écrit  :
« la diététique ayurvédique comprend une série de recommandations, allant de la préparation et de la consommation des aliments, à de bonnes habitudes de santé pour le jour et la nuit, la vie sexuelle et les règles de conduite morale. Contrairement aux praticiens contemporains, les anciens auteurs ayurvédiques avaient tendance à être religieusement neutres. Même les auteurs bouddhistes se sont abstenus de tenter de convertir le patient à leur pratique religieuse. »

Le régime ayurvédique est établi selon le dosha majoritaire de chacun (Vata, Pitta ou Kapha) et tient compte des rythmes naturels (les 6 saisons indiennes, les différentes heures du jour), eux mêmes sous influence des doshas.
Les aliments sont classifiés selon leurs caractéristiques (amer, acide, piquant, sucré, salé et astringent) et leur impact positif ou négatif sur le dosha afin d’être combinés au mieux et assurer ainsi le bien-être de chacun. Ainsi le dosha Vata est plus enclin aux goûts salés, acides et sucrés, Pitta préfère les goûts sucrés, amers, astringents et Kapha les goûts piquant, amer et astringent.
Il est également recommandé de ne prendre que deux repas par jour. À l'issue du repas l'estomac doit être au tiers vide, au tiers rempli par des liquides et le dernier tiers par des solides.
L’āyurveda met l’accent sur l’utilisation des légumes. Les matières grasses sont utilisées tant pour la consommation que pour l'usage externe. Des centaines de plantes sont employées.
Certains produits d'origine animale peuvent également être utilisés, par exemple le lait, les os et les calculs biliaires ; des minéraux, notamment le soufre, l’arsenic, le plomb, le sulfate de cuivre, l’or sont aussi consommés suivant les prescriptions.
Les huiles peuvent être utilisées de différentes manières allant de l’ingestion régulière dans le cadre de l'alimentation, à l’onction, à la lubrification, au massage de la tête et à l'application sur les zones infectées.


Le massage

 

 

Le massage à l'huile, en sanscrit, abhyanga, est donné au corps préalablement à des thérapies spécifiques. 
Il est destiné à drainer les toxines vers le système digestif, sanguin et urinaire et par voie de conséquence à favoriser l'élimination pour préparer aux autres méthodes du Panchakarma. 
Le massage et les soins ayurvédiques n’ont, à l’origine, pas une vocation relaxante mais curative. 
À l’instar des plantes, ils visent à rééquilibrer un terrain, à nourrir ou à désaturer, à ôter des tensions, à relâcher le mental…


  • 1- La matière première



Tous les soins ayurvédiques fonctionnent sur le principe de l’absorption cutanée des matières premières appliquées sur le corps. Un massage ou un soin ayurvédique, c’est avant tout une matière première adaptée au profil, pathologie et symptômes du patient. Elle doit absolument être de qualité pour donner de réels bénéfices. Ces matières premières peuvent être :

  • Huiles - sésame, ricin, noix de coco, moutarde, neem, amande douce, noyaux d’abricot ou médicalisées avec des plantes telles que Chandanbala lakshadi (au bois de santal), Dashamoula tail ou Mahanarayan.
  • Ghee (beurre clarifié) - pur ou médicalisé tel que triphala, dādima, mahatikta ghrouta.
  • Poudres (chourna) - épices ou plantes, sel, farine de pois chiches.
  • Préparations - lait médicalisé, riz cuit dans du lait, petit-lait.
  • Tampons/pochons chauds (Pinda Svéda)- contenant des plantes, épices.

  •  2-Partie ou totalité d’un traitement 



Les massages et soins corporels viennent généralement en soutien à une prise en charge plus large (plantes, diététique…). Leur importance devient de premier ordre lorsque le déséquilibre touche en particulier la peau, les muscles, le tissu graisseux, le squelette et les articulations. Dans certains cas, ils peuvent être utilisés en traitement simple tels que sciatique, hernie discale, spondylite, fatigue oculaire, spasmes / contractures / crampes, hyperactivité, sécheresse cutanée, rashes…


  • 3-Action globale ou locale


  • Concerne l’ensemble du corps : massages abhyanga , udvartana, pinda svéda, uzhichil, marma.
  • La tête : shirodhara, shiropitchou, shirobasti, shiroabhyanga
  • Le système nerveux central : shirodhara, nasya
  • Les yeux : nétrabasti
  • Le cœur : hroudbasti
  • Les genoux : jānudhara, jānubasti
  • Le dos : katibasti

L'hygiène

 

 

L’hygiène - également une vertu à composante religieuse pour de nombreux Indiens - est une recommandation forte. L'hygiène de la vie courante, le bain, le lavage des dents, les soins de la peau et le nettoyage des yeux. Il est également recommandé d’oindre occasionnellement le corps avec de l'huile.

La sudation

 

 

Le bon fonctionnement des canaux – des tubes qui existeraient dans l'organisme pour le transport de fluides d'un point à un autre - est considéré comme vital et le manque de canaux peut conduire à la maladie et à la folie. Sushruta indique que le blocage de ces canaux peut conduire aux rhumatismes, à l’épilepsie, à la paralysie et aux convulsions lorsque les fluides et les canaux sont détournés de leur emplacement idéal. La sudation est encouragée comme un moyen d’ouvrir les canaux et de diluer les Doshas responsables des blocages et de la souffrance – de nombreuses façons de prendre des bains de vapeur sont recommandées comme thérapeutique pour éliminer les toxines.


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