dimanche 31 janvier 2016

La production alimentaire


Extrait du livre de Patrick Whitefield, CREER UN JARDIN-FORET, Editions Imagine Un Colibri

Pour répondre à cette question, il nous faut tout d’abord regarder d’où vient notre nourriture actuellement. Elle provient tout simplement d’un puit de pétrole.



Un problème…






Notre système de production alimentaire est devenu tellement dépendant du pétrole qu’au moment où un aliment arrive dans notre assiette, pour chaque calorie d’énergie de cet aliment, environ dix calories de carburant fossile ont été dépensés pour sa production. Ceci inclut l ‘énergie utilisée pour faire avancer les tracteurs et pour les fabriquer, celle nécessaire aux autres machines, la fabrication des engrais et autres produits chimiques, le transport des aliments, leurs transformation, le commerce en gros, le commerce de détail, l’aller-retour entre le supermarché et la cuisine.

Ce rapport de 10 pour 1 est une moyenne.
On a calculé que le coût énergétique d’une mangue du Kenya, mangée à Londres, représente 600 fois l’énergie contenue dans le fruit.


Il ne s’agit pas seulement d’un gaspillage prodigieux d’une ressource limitée mais c’est également une des principales causes du réchauffement climatique.Chaque goutte d’énergie fossile que nous brûlons augmente le taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. En outre, chaque étape de la production alimentaire génère une pollution,de l’infiltration de nitrates dans la nappe phréatique dans les zones d’agriculture intensive suremballage des produits de supermarché.

Outre les dépenses énergétiques et la pollution, notre nourriture implique des coûts humains et écologiques souvent ignorés. Une partie de nos aliments vient des tropiques. Outre les fruits exotiques, il s’agit du soja et d’autres aliments protéines avec lesquels nous alimentons nos animaux d’élevage pour produire notre viande, nos oeufs et notre lait.

Généralement ces denrées sont cultivées sur des terres qui pourraient fournir de la nourriture aux populations locales. Celles-ci sont alors forcées de migrer vers des bidonvilles à la périphérie des villes ou de cultiver des terres en pente mal adaptées qui souffrent de l’érosion des sols dés que la couverture boisée est éliminée, laissant la terre et les hommes démunis. La majorité du soja est cultivée en Amérique du Sud sur des terres qui ont été reprises à la forêt.


Je ne dis pas que l’industrie agro-alimentaire est plus destructrice écologiquement que n’importe quelle autre. Mais l’alimentation est une chose dont nous ne pouvons pas nous passer et que beaucoup d’entre nous ont la possibilité de produire pour eux-mêmes.



…….et une solution





Tous ces coûts peuvent être évités en cultivant sa propre nourriture dans son jardin. Il ne s’agit pas de viser l’autonomie alimentaire totale, mais tout ce que nous parvenons à produire sera soustrait au processus destructeur de la production alimentaire industrialisée.


Peut-on pourtant espérer que les potagers pourraient remplacer l’agriculture comme première source de production alimentaire pour les populations urbaines ? Une partie de la réponse a été suggérée par un rapport intéressant baptisé The Garden Controversy ( la controverse du potager ), publié en 1956. Les auteurs ont conclu que la production alimentaire moyenne d’un mètre carré de la banlieue de Londres était identique à celle d’un mètre carré d’une surface agricole à haut rendement. Il s’agissait d’une comparaison en termes de valeur monétaire, le poids de la production potagère de banlieue  atteignait seulement la moitié de celle de la surface agricole mais elle était évaluée au prix de vente au détail alors que la production agricole l’était au prix de production.

Quoiqu’il en soit ce fût une découverte remarquable, d’autant que seuls 14% de la surface étaient consacrés à la culture des fruits et légumes, le reste étant laissé aux zones habitables, aux pelouses, aux fleurs, aux chemins et aux voies d’accès. Cela signifie que les potagers produisaient trois fois plus que les terres agricoles, en terme de poids, si l’on considère la surface effectivement utilisée pour la production potagère. Si une plus grande surface avait été consacrée aux potagers, les banlieues surpasseraient largement les exploitations agricoles. Le jardinage est intrinsèquement plus productif que l’agriculture pvrcequ’il peut bénéficier d’une plus grande attention pour des surfaces plus petites.

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